Café littéraire du 13 mars

On en a parlé…

HAN Kang  : La Végétarienne  :

Une nuit, Yonghye se réveille et va au réfrigérateur qu’elle vide de toute la viande qu’il contient. Guidée par son rêve, elle a désormais un but  : devenir végétale, se perdre dans l’existence calme et inaccessible des arbres et des plantes. Ce Dépouillement qui devient le sens de sa vie, le ^pouvoir érotique et floral de sa nudité vont faire voler en éclats les règles de la société, dans une lente descente vers la  folie et l’absolu. Roman à trois voix. D’abord son mari, jeune business coréen qui ne comprend pas sa femme et essaye de la ramener dans le droit chemin, son beau-frère, créateur de vidéo et enfin sa sœur ainée. A travers son témoignage, on trouve la source de la folie de sa sœur. 

Jean HAMBURGER  : le journal d’Harvey  :

La vie d William Harvey fut une aventure. Le plus grand médecin du XVIIème siècle, l’homme qui découvrit la circulation du sang, vécut dans une Angleterre en pleine révolution. Il connut une Europe en proie à la guerre de Trente ans et à la peste, une Italie foisonnant de créateurs et de luttes religieuses, une France brillante et misérable sous les règnes successifs de Richelieu et de Mazarin. Il côtoya  Galilée, Descartes, Mersenne, Gassendi, Hobbes, Bacon, Shakespeare, Van Dyck, Ben Jonson et bien d’autres. Il rencontra de de mystérieux alchimistes, des roses-croix illuminés, des faiseurs de miracles. Il fut au premier rang de ceux qui firent naître dans l’Europe du XVIIème siècle émergeant des brumes moyenâgeuse, les modes de pensée rationnelle qui nous furent légués. Il se battit toute sa vie pour faire triompher l’œuvre la plus controversée du siècle.

Baptiste FILLON  : Un coup de pied dans la poussière  :

« Nissan bâcle la traite du matin pour aller dessiner en rase campagne, assis dans les lentisques, sur le sol brulant. Le soleil chauffe le papier de son carnet, sêche la mine de ses crayons  ; il reproduit les bêtes, les crevasses, les forêts et les étangs. Pas les hommes. Il travaille des heures, il en ressort la tête lourde comme après une nuit de voyage » Inspiré d’une histoire vraie, ce roman raconte la vie de Nissan, un peintre né dans une famille juive au début des années 1920 en Ukraine. Chassés d’ Europe de l’Est par les pogroms, lui et les siens s’installent en Galilée alors qu’il entre dans l’adolescence. Très vite, Nissan est attiré par le dessin, alors que pour sa famille, seul compte le travail de la terre. Enrôlé à l’âge de quinze ans dans les forces d’autodéfense juive, il prend part à des expéditions punitives contre des paysans arabes qui refusent de quitter leurs terres. Ecoeuré par ce qu’il voit  et ce qu’il commet, Nissan finira par désobéir, provoquant une onde de choc parmi les siens  ;  chose qui arrive encore aujourd’hui.  Cela le contraindra à quitter son village et sa famille. Après s’être installé à Tel Aviv, il se consacre pleinement à la peinture et intègre le parti communiste, qui accueille alors aussi bien des  Juifs que des Arabes. Mais il sera vite rattrapé par l’histoire du XXème siècle. Ode à la liberté, à l’amour, au courage.

Frank MAC COURT  : Teacher Man  : Un jeune prof à New York : New York des années 1960 aux années 1990 . Après avoir usé ses talents dans nombre de petits boulots, l’auteur se décide à utiliser son diplôme d’enseignant. Premier poste  : un lycée technique de Staten Island. Premiers élèves  : des fauves. Face à ces jeunes monstres, quelle attitude adoptée  ? Les punir sachant que leurs parents ont la main leste  ? Les laisser macérer dans leur bouillon d’inculture  ? Au risque de fâcher sa hiérarchie, Frank McCourt choisit la ruse. Les élèves font des batailles da sandwichs  ? Il les attrape au vol et les mange. Ils n’apportent jamais de mots d’excuses pour leurs retards  ? Il y voit une manière détournée de leur enseigner l’écriture en faisant rédiger les excuses d’Eve ou de Judas. Ils n’écoutent pas en cours  ? Il les intrigue, les étonne, les suspend à ses lèvres avec des anecdotes sur son enfance irlandaise, histoires passionnantes qui, pendant trente ans, réussiront à captiver les élèves les plus rétifs.

Keigo HIGASHINO  : Le Nouveau  ;

Muté depuis peu au commissariat de Nihonbashi, au cœur de Tokio, Kaga Kyoichiro enquête sur le meurtre d’une femme retrouvée étranglée dans son appartement. Récemment divorcée, cette mère de quarante cinq ans venait tout juste de s’installer dans le quartier. Au fil de ses investigations, qui le conduise dans différents commerces et restaurants, Kaga se familiarise avec ce nouvel environnement, véritable microcosme traditionnel, où subsistent des pratiques et des rituels d’un autre temps. Là il s’arrête sur des détails à première vue parfaitement anecdotiques. Comme cette gaufre fourrée au wasabi découverte chez la victime….. Le maître du polar nippon, dans ce roman à tiroirs, avec son énigmatique enquêteur Kaga dont le profond humanisme n’a d’égal que son sens de l’observation.

Annette WIEVIORKA  : Mes années chinoises  :

l’historienne émérite de la Shoah est en 1970 une jeune militante maoïste. Dans l’enthousiasme de Mai 1968 et de la Révolution Culturelle, les intellectuels français sont pris de passion pour la  chine. Avec son mari et son petit garçon, elle s’installe pour deux ans à Canton comme professeure de français. Dans le « laboratoire de l’homme nouveau », ils s’attendent à apprendre du réveil des masses et du modèle démocratique chinois. A la place, ils découvrent la pauvreté des chinois et le vert des rizières, la surveillance constante, la soif de camaraderie mêlée à l’isolement dans une société collective. Dans ce récit où se croisent la fraîcheur de notes prises sur le vif et le regard rétrospectif de l’historienne, les rencontres, les apysages et les questions se succèdent au son des chants révolutionnaires et de l’opéra chinois. Quel sens donner à ce qui est vécu  ?


Philippe CLAUDEL  : L’Arbre Toraja  :

« Qu’est-ce que les vivants  ? «  A première vue, tout n’est qu’évidence. Être avec les vivants. Être dans la vie. Mais qu’est-ce que cela signifie, profondément, être vivant  ? Quand je respire et marche, quand je mange, quand je rêve, suis-je pleinement vivant  ? Quand je sens la chaleur douce d’Elena, suis-je davantage vivant  ? Quel est le plus haut degré du vivant  ? » Un cinéaste au mitant de sa vie perd son meilleur ami et réfléchit sur la part que la mort occupe dans notre existence. Entre deux femmes magnifiques, entre le présent et le passé, dans la mémoire des visages aimés et la lumière des rencontres inattendues. L’Arbre du pays Toraja célèbre les promesses de la vie.

Yves DELOISON – Stéphanie MAUBE  : Il était une bergère  :

La trajectoire de Stéphanie Maubé est hors du commun. Parisienne née sur l’île de la Cité, elle menait une carrière dans l’audiovisuel  et le graphisme jusqu’à sa rencontre avec un éleveur de moutons dans le Cotentin. A trente ans, elle décide d’une reconversion radicale. Aujourd’hui elle produit en bio des agneaux de grande qualité dans un site exceptionnel et protégé. Elle a rencontré toutes les difficultés  : elle est une femme, elle est  extérieure à la région, elle doit trouver un terrain, elle affronte les syndicats, l’administration. Actuellement, elle gagne juste de quoi manger, mais elle est heureuse, dans la nature, les animaux. C’est une vie très dure, mais elle ne lâche pas.

Dominique BONA  : Deux sœurs  :

Tout le monde connait les sœurs Rouart….sans pourtant les connaître  : peintes par Renoir, au piano, elles sont aussi mythiques que les Danseuses de Degas ou Les Tournesol de Van Gogh. Leurs visages sont des icones de l’Impressionnisme. Filles du peintre et collectionneur Henry Lerolle, les belles Yvonne et Christine ont grandi au milieu d’artistes de génie. Renoir, Degas ……Tous étaient des familiers,  toujours enclins à peindre ces deux jeunes filles modèles, à les photographier, à jouer du piano avec elles. C’est Degas, qui a l’idée de les marier au frères Eugène et Louis Rouart, les fils de son ami collectionneur Henri Rouart. Issues d’un milieu Libéral, elles allaient se heurter au caractère impétueux et sombres des deux énergumènes, pourtant venus comme elles d’une famille éprise d’art, jusqu’à la folie. L’amour sera leur grande blessure.. Leurs mariages, par des chemins détournés, les conduiront de l’insouciance au désenchantement. Jusqu’à la tragédie.

Maggie 0’FARRELL  : Hamnet  :

Un jour d’été 1596, dans la campagne anglaise, une petite fille tombe gravement malade. Son frère jumeau, Hamnet, part chercher de l’aide car aucun de leurs parents n’est à la maison. Agnès, leur mère, n’est pourtant pas loin, en train de cueillir des herbes médicinales dans les champs alentour  : leur père est à Londres pour son travail  ; tous deux inconscients de cette maladie , de cette ombre qui plane sur leur famille et menace de tout engloutir. Histoire d’un frère et d’une sœur unis par un lien indéfectible, celle d’un couple atypique marqué par un deux impossible. C’est aussi l’histoire d’une maladie « pestilentielle » qui se diffuse sur tout le continent. Mais c’est avant tout une magnifique histoire d’amour et le tendre portrait d’un petit garçon oublié par l’histoire, qui inspira pourtant à son père William Shakespeare, sa pièce la plus célèbre.

Romain SLOCOMBE  : Monsieur Le Commandant  :

Illustre figure des arts et des lettres du Paris d’avant-guerre, Jean-Paul Husson, désormais retiré des mondanités, coule des jours paisibles dans sa demeure normande où il se consacre à l’écriture de son œuvre. Jusqu’à l’arrivée de son fils Olivier venu présenter sa jeune épouse Ilse, juive allemande, dont le charme subjugue l’académicien  et que ses sentiments conduiront au mal. Roman de la dénonciation des Juifs durant la deuxième guerre mondiale dans le cadre de l’occupation de la patrie par les nazis. Il s’agit d’une très longue lettre écrite par le personnage principal -Jean-Paul Husson – aux autorités allemandes. 

Robert E. HOWARD  : Conan Le Cimmérien  :

On connait Conan par l’interprétation au cinéma de Schwarzeneger. Mais ce personnage a été crée par Robert E. Howard dans les années 1930. L’auteur (1906 – 1936) a créé un monde dans la protohistoire , l’Age Hyborien. Il nous conte les aventures de  Conan, loin de la représentation que l’on s’en fait aujourd’hui  : un héros hypermusclé  en slip de fourrure. Publié dans la revue Weird Tales ces nouvelles nous montrent Conan, venu des contrées du Nord, guerrier, voleur, pirate, mais aussi confronté à la civilisation de son temps, qu’il ne comprend pas toujours. Les autres personnages sont souvent des gens retors, des femmes toujours légèrement vêtues mais fortes. Avec H.P. Lovecraft, Howard est le fondateur du genre Fantasy.