Café littéraire du 12 janvier 2023

Brigitte GIRAUD : Vivre Vite – prix Goncourt 2022

Au moment de quitter la maison achetée en 1999, et que son mari n’a jamais connue, l’auteure tente de comprendre ce qui a conduit à l’accident de moto qui a coûté la vie à son mari le 22 juin 1999. Vingt ans après, elle fait le tour de sa vie et s’interroge une dernière fois sur les questions restées sans réponse. Hasard, destin, coïncidences ? Elle revient sur ces journées qui s’étaient emballées en une suite de dérèglements imprévisibles jusqu’à produire l’inéluctable. Récit tendu, émouvant, compte à rebours, Brigitte Giraud pose les questions que beaucoup de personnes se posent parfois lors de la disparition d’un proche.

Stefania ROUSSELLE : Amour

La journaliste Stefania Rousselle ne croyait plus en l’amour. Elle avait couvert une série d’évènements tragiques de l’exploitation sexuelle des femmes en Espagne, aux attentats de Paris en 2015. Sa relation amoureuse s’était effondrée. Sa foi en l’humanité était ébranlée. Elle décida alors de partir seule sur les routes de France pour dormir chez des inconnus et leur poser la question : « c’est quoi l’amour ? » D’un boulanger en Normandie à un berger dans les Pyrénées, d’un élagueur en Martinique à une factrice dans les Alpes, Amour est un recueil de récits intimes, accompagnés de photographies sur la joie et la difficulté d’aimer – et d’être aimé.

Antony DOERR : La Cité des nuages et des oiseaux : l’auteur a été récompensé en 2015 par le prix Pulitzer pour « Toute la lumière que nous ne pouvons voir » dont on a parlé lors du café littéraire du 4 janvier 2022.

Ce roman nous entraîne de la Constantinople du XVème siècle, avant sa prise par les Ottomans jusqu’à un futur lointain où l’humanité joue sa survie à bord d’un étrange vaisseau spatial, en passant par les années 1950 à nos jours. Tous ses personnages ont vu leur destin bouleversé par « La Cité des Nuages et des Oiseaux », un mystérieux texte de la Grèce antique, écrit par un certain Antoine Diogène, dont il ne reste que vingt-quatre pages, qui raconte les péripéties du berger Aethon, transformé successivement en âne, en poisson et enfin en oiseau. Divisé en 24 chapitres (comme les 24 lettres de l’alphabet grec) le roman célèbre les pouvoirs de l’imagination, mêlant roman philosophique et fiction historique.

Claire FAVAN : De Nulle part – polar –

Chatou. Fin des années 1980. Deux nouveau-nés sont trouvés et confiés à l’Assistance publique. Des jumeaux que l’existence va vite se charger de séparer, car ils sont adoptés par deux familles différentes. L’un Antoine, orphelin à cinq ans, va être ballotté de

foyers sordides en familles d’accueil, il va se construire tant bien que mal avec l’idée que la vie est un combat. Il lutte pour mener de front études de droit et petits boulots, afin d’échapper à sa condition. Arrivé aux termes des aides qu’il peut obtenir de l’Assistance publique, couverts de dettes, Raf, son frère jumeau, sa copie conforme et son exact contraire frappe à sa porte. Raf a un plan qui peut changer le destin de son frère. Mais rien ne se passe comme prévu. Thriller psychologique et cri de révolte contre la tragédie endurée par les enfants placés.

Margaret ATWOOD : Graine de Sorcière :

Injustement licencié de son poste de directeur du festival de Makeshiweg au Canada, alors qu’il mettait en scène La Tempête de Shakespeare, Félix décide de disparaître. Il change de nom et s’installe dans une maisonnette au cœur de la forêt pour y panser ses blessures, pleurer sa fille disparue. Et préparer sa vengeance. Douze années passent et une chance de renaître se présente quand on lui propose de donner des cours de théâtre dans une prison. Là, enfin, il pourra monter La Tempête avec sa troupe de détenus, et tendre un piège aux traitres qui l’ont détruit. Mais la chute de ses ennemis suffira-telle pour qu’il s’élève à nouveau. Hommage à Shakespeare, prose magnifique, déchirant et drôle à la fois.

Margaret ATWOOD : C’est le cœur qui lâche en dernier :

Stan et Charmaine sont touchés par la crise qui dévaste les Etats Unis, ils survivent grâce aux maigres pourboires touchés par Charmaine dans un bar et vivent dans leur voiture. Aussi lorsqu’ils découvrent une publicité pour une ville qui leur promet un toit, ils signent sans réfléchir : ils n’ont plus rien à perdre. A Consilience, chacun a un travail avec la satisfaction d’œuvrer pour la communauté. Un mois sur deux, ils le passent en prison où ils sont également nourris et logés, le reste dans leur maison . Le bonheur ! Mais rien n’est simple. Roman hilarant, inquiétant, satire de nos vices et travers qui nous enferment dans de viles obsessions quand le monde est en passe de disparaître. Liberté ou Sécurité ?

Prochains rendez-vous, toujours au Café des Deux Gares : le jeudi 16 février ,

Bonnes lectures