Livres coups de cœur d’adhérentes

Livres présentés par Martine R.

TOUT LE BLEU DU CIEL : Mélissa Da COTA : Il commence par une petite annonce « Jeune homme 26 ans condamné à une espérance de vie réduite souhaite prendre le large pour un ultime voyage et cherche compagnon ou compagne pour partager ce dernier bout de sa vie ». Emile, atteint d’un Alzheimer précoce, poste cette annonce désirant fuir les hôpitaux et les traitements et une famille compatissante mais étouffante .Joanne jeune femme taciturne et écorchée vive, avec comme seul bagage un sac dos se présente trois jours plus tard devant le camping-car acheté par Emile à l’insu de sa famille. Ainsi commence leur histoire entre grands espaces, rencontres insolites, pertes de mémoire et découvertes de l’un et l’autre avec la maladie qui progresse. Le roman ne tombe jamais dans le pathos.

CE LIEN ENTRE NOUS : David JOY  : Dans la région des Appalaches, Darl Moosy vit dans un mobil-home sur l’ancienne propriété de sa famille ; un soir, il tue accidentellement un homme alors qu’il braconne sur des terres voisines. Il réalise qu’il s’agit du frère de Dwayne Brewer connu pour sa cruauté et sa violence. Il demande à son meilleur ami Calvin Hooper de l’aider à cacher le corps. Mais Brewer a vite fait de remonter la piste jusqu’à eux. Alors commence le cauchemar. Le récit restitue toute la violence et la misère dans certaines contrées des Etats-Unis, mais aussi les sentiments humains qui existent même chez les plus durs.

LA FILLE DE PERSONNE : Cécile LADJALI : Une femme traverse l’Europe et la première moitié de XXème siècle à la recherche de son père qu’elle n’a jamais connu. Luce Notte est bonne chez les Kafka (Prague 1912) où Frantz le fils écrit son roman Le Verdict. Puis on la retrouve à Paris en 1951 dans sa librairie. Elle se lie avec l’auteur iranien Sadegh Hedayat (La chouette aveugle) quelques jours avant son suicide. Les deux écrivains meurent obsédés par la destruction de leurs textes. Parallèlement, Luce Notte a entre pris une thèse sur les bibliothèques à l’épreuve du feu. Elle est en quête de père(s) dans ce monde et celui de la littérature.

YOGA : Emmanuel CARRERE : A 60 ans, l’auteur a été diagnostiqué « bipolaire de type II » et a passé plusieurs mois en hôpital psychiatrique. Il manque dans ce récit toute la partie liée à la crise conjugale qu’il a traversée (seule est évoquée la relation adultérine qui l’aurait provoquée) puisque son ex épouse en a demandé le retrait et l’a menacé d’un procès. Ce qui déséquilibre un peu le livre et renforce le sentiment de solitude qui de dégage. Livre bouleversant.

LÆTITIA OU LA FIN DES HOMMES : Ivan JABLONKA : Laetitia Perrais a été enlevée à 50 m de son domicile la nuit du 18 au 19 janvier 2011. Il a fallu des semaines pour retrouver son corps. L’auteur a rencontré l’entourage proche de la jeune fille, les enquêteurs et a assisté au procès du meurtrier en 2015. Il a étudié le fait divers comme un fait d’histoire et la vie de Laetitia comme un fait social. Car dès sa plus jeune enfance elle a été maltraitée, accoutumée à vivre dans la peur et ce parcours de violence éclaire sa fin tragique et notre société : un monde où les femmes se font harceler, frapper, violer, tuer.